L’archiviste du XXIe siècle est-il bien formé?

Les archivistes parlent beaucoup, depuis environ cinq ans (au moins), des défis de l’archivage à l’ère du numérique. On évoque sans cesse l’évolution du métier, la nécessaire transformation du rôle et de la fonction de l’archiviste, la difficulté à créer des systèmes d’archivage fiables face à la croissance exponentielle de l’information. On nous parle partout de sécurité et d’intégrité des documents numériques. Certes, ce sont des problématiques très importantes qui engagent l’avenir de la profession et la réussite de tout projet d’archivage, j’accorde moi-même une place à ces sujets dans ce blog. Mais je constate que nous réfléchissons rarement à la formation des archivistes. Or, comment bâtir l’avenir de la profession sans repenser la formation? L’archiviste du XXIe siècle, est-il bien formé? Sera-t-il prêt à relever les nouveaux défis de la profession? Sera-t-il armé pour accomplir de nouvelles missions? Je pense que la réponse est NON l’archiviste n’est pas prêt. Il me semble qu’il faut s’interroger davantage sur la formation des archivistes, la formation initiale et la formation continue. On peut continuer à parler dans toutes les conférences du monde des défis de la profession aujourd’hui mais tant qu’on n’aura pas réfléchi à la formation, on n’avancera pas sur de bonnes bases. Il s’agit d’un véritable enjeu pour l’avenir de notre métier. J’entends souvent que la formation initiale est moins importante et devient secondaire parce que c’est dans la pratique qu’on devient archiviste. Je partage l’idée que la pratique est fondamentale pour notre métier mais je considère que la formation initiale fait partie intégrante de notre pratique, surtout pendant les premières années d’expérience professionnelle, c’est notre formation initiale qui nous fournit le cadre sur lequel on s’appuie pour essayer de construire des projets.

Je suis à Oslo à la CITRA et je profite pour aborder ce sujet avec les archivistes que j’ai l’occasion de rencontrer, j’ai volontairement discuté avec des collègues qui vivent dans d’autres pays pour savoir s’ils réfléchissent à cette question. Je constate que très peu de personnes s’interrogent sur l’importance de la formation pour l’avenir de la profession.

LFH

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2 Commentaires le “L’archiviste du XXIe siècle est-il bien formé?”

  1. Regard de Janus 15 septembre 2010 à 12:24 #

    Bonjour,

    Cette question avait fait l’objet de mon travail de certificat en archivistique dont voici les références :

    Faut-il des cyberarchivistes et quel doit être leur profil professionnel ?
    Travail présenté pour l’obtention d’un certificat de formation continue en archivistique.
    (Université de Lausanne, Berne et Genève, mai 2004)
    http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001747
    Version mise à jour et condensée parue dans :
    Actualité archivistique suisse / Archivwissenschaft Schweiz aktuell
    Travaux du certificat en archivistique et sciences de l’information / Arbeiten aus dem Zertifikat in Archiv- und Informationswissenschaften, pp. 260-282
    Edition Hier+Jetzt, Baden, 2008, ISBN 978-3-03919-082-9

    J’y aborde la question de la formation dans les chapitres 4 et 6 .

    Bonne lecture….

  2. Doualé 15 septembre 2010 à 07:25 #

    Bonjour LFH (Lourdes Fuentes Hashimoto),

    Le gouvernement de la République de Djibouti, notamment le Conseil des ministres a, hier, transmis un projet de loi sur les archives (une 1ère à Djibouti) à l’Assemblée nationale. Je suis chargé de la mise en oeuvre de cette loi une fois promulguée (avant la fin de cette année). Aussi, je n’ai pas pu aller à la CITRA 2010 et suivre de près le thème de cette conférence. De ce fait, je suis de près les informations quotidiennes de votre blog et je vous en remercie beaucoup.
    Par ailleurs, je vous prie de bien vouloir faire une synthèse des journées de la CITRA d’Oslo.
    Je vous remercie en avance de vos efforts, aussi pour partager vos réflexions.

    Mohamed H. Doualé
    Archives nationales de Djibouti

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